Enchères immobilières

AVOCAT A VERSAILLES

Comment participer aux enchères immobilières ?

Recommandations préalables

Les enchères immobilières sont accessibles à tous, sous réserve de respecter un certain nombre de conditions.

  • La capacité juridique

Les enchères immobilières constituent une forme particulière de vente immobilière.

C’est pourquoi il est nécessaire d’être capable juridiquement.

Cela signifie que seules les personnes majeures, ne faisant pas l’objet d’une tutelle ou d’une curatelle peuvent se porter acquéreur aux enchères.

De même, les personnes faisant l’objet d’une procédure de liquidation ou de rétablissement personnel ne sont pas admises à porter les enchères.

  • La représentation par avocat

Pour pouvoir porter les enchères, il faut être assisté ou représenté par un avocat inscrit au Barreau du lieu de vente du bien, conformément à l’article R.322-40 du Code des procédures civiles d’exécution.

Ainsi pour les biens vendus au Tribunal Judiciaire de Versailles, il faut se rapprocher d’un avocat inscrit au Barreau de Versailles.

Chaque avocat ne peut être porteur que d’un seul mandat sur un bien.

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  • Les démarches préalables aux enchères

– Consulter les annonces : avoventes.fr, licitor.com

– Consulter les documents de la vente : en ligne sur les sites précités, auprès de l’avocat poursuivant la vente aux enchères immobilières, ou bien directement auprès du Greffe des saisies immobilières auprès du Tribunal Judiciaire.

– La visite du bien : les dates et heures de visite sont précisées sur la publicité annonçant la vente. Elle est assurée par un huissier de justice. Elle permet de prendre conscience de l’état du bien, dans la perspective de déterminer un éventuel budget travaux et également de voir si le bien est libre ou occupé.

– S’assurer de ses capacités financières : rencontrer son banquier pour connaître ses capacités d’emprunt. En effet, le retard ou la défaillance dans le paiement du prix engendre des conséquences financières. Il est donc indispensable d’établir un budget. Votre avocat vous informe notamment des différents frais à prévoir afin de calculer ce budget au plus juste.

– Demander l’établissement d’un chèque de Banque : il doit être obligatoirement remis à l’avocat avant la vente. Il est d’un montant de 10% de la mise à prix avec un minimum de 3.000€. Pour les enchères au Tribunal Judiciaire de Versailles, il doit être libellé à l’ordre du Bâtonnier Séquestre.

  • La constitution du dossier auprès de l’avocat

Afin de vous représenter de manière efficacement dans ce projet et de se conformer aux exigences légales, il conviendra de remettre à votre avocat, avant l’audience d’adjudication :

– Un pouvoir dûment rempli, daté et signé. Ce document comporte l’identité complète de l’adjudicataire (peu importe la forme d’acquisition envisagée : seule, à plusieurs, en SCI, …). Il précise également la désignation du bien, la date et l’heure de l’audience, le montant de la mise à prix ainsi que le montant du montant confié à l’avocat.

– Une attestation sur l’honneur exigée par l’article R.322-41-1 du Code des procédures civiles d’exécution. Il s’agit d’une attestation de non-condamnation à certaines peines prévues par le Code pénal (article 225-26 I 2°), par le Code de la Santé Publique (L.1337-4 IV 3° et L.1337-4 V al.2), par le Code de l’Habitation (L.123-3 VII 3° et L.123-3 VIII al.2, L.511-6 IV al.2 et L.521-4 II 3° et L.521-4 III al.3). L’objectif est de lutter contre les marchands de sommeil en matière d’enchères publiques.

– Un chèque de banque de 10% de la mise à prix (avec un minimum de 3.000€) ou bien une caution bancaire irrévocable. A Versailles, ce chèque est remis à un membre du Conseil de l’Ordre juste avant l’audience. En cas de non adjudication à votre profit, il vous est restitué à l’issue de l’audience.

Il s’agit là des éléments exigés peu importe le lieu des enchères.

Ensuite, chaque Barreau peut avoir des exigences particulières, votre avocat, au fait de cela, vous en informera afin d’éviter de ne pas pouvoir porter les enchères pour des considérations administratives.

Ainsi, à Versailles, il est exigé la remise à l’avocat avant l’audience d’un second chèque (de Banque ou un chèque simple impérativement tiré sur le compte de la personne souhaitant se porter adjudicataire). Ce chèque est à valoir sur les frais et émoluments. Il est d’un montant habituel de 15.000€. Il doit être présenté par l’avocat au membre du Conseil de l’Ordre présent le jour de l’audience pour pouvoir être admis à porter les enchères.

Enfin, des documents sont à fournir pour la constitution du dossier administratif :

  • Si personne physique :
    • Pièce d’identité
    • Justificatif de domicile
    • Copie du contrat de mariage
  • Si personne morale :
    • Extrait Kbis de moins de 3 mois,
    • Statuts à jour,
    • Pouvoir si le client n’est pas le représentant légal de la société,
  • Si vous souhaitez acquérir le bien sous le régime du marchand de biens :
    • Déclaration d’existence de marchand de biens auprès de l’administration fiscale.
  • Éléments relatifs à vos capacités financières : accord de principe de la banque pour un emprunt, avis d’impôt, bilans comptables, …

Déroulé audience

A Versailles, les audiences d’adjudication, ou enchères immobilières, se déroulent le mercredi matin à 09h30.

Lors de l’appel du dossier, l’avocat poursuivant la saisie immobilière requiert la vente.

La vente est alors ordonnée avec annonce du montant des frais taxés (frais exposés par le créancier poursuivant pour mener à bien la procédure de saisie immobilière).

Un décompte numérique de 1 minute 30 est alors déclenché.

Il est redémarré à chaque nouvelle enchère.

L’adjudicataire est celui dont la dernière enchère n’a pas été couverte dans le délai précité.

Dans ce cas, l’avocat de l’adjudicataire déclare immédiatement au greffier l’identité de son client et lui remet l’attestation de non-condamnation, conformément aux exigences de l’article R.322-41-1 du Code des procédures civiles d’exécution.

Si la déclaration d’identité réalisée lors de l’audience est incomplète au regard des exigences de la publicité foncière, elle peut être complétée par le biais d’une déclaration écrite remise au greffe par l’avocat de l’adjudicataire, au plus tard le troisième jour ouvrable suivant l’audience d’adjudication.

Après l’audience : translation de propriété – entrée en jouissance

L’adjudicataire ayant remporté l’enchère devient immédiatement propriétaire.

Cela signifie qu’il lui incombe d’assurer le bien sans tarder.

De même, il devient redevable des charges de copropriété à compter de cette date.

Jusqu’au parfait paiement du prix, la jouissance du bien par son nouveau propriétaire se trouvera limitée.

C’est ainsi que l’article L.322-9 du Code des procédures civiles d’exécution prévoit que :

« L’adjudicataire ne peut, avant le versement ou la consignation et le paiement, accomplir un acte de disposition sur le bien à l’exception de la constitution d’une hypothèque accessoire à un contrat de prêt destiné à financer l’acquisition de ce bien ».

L’entrée en jouissance peut également être différée dans certaines hypothèses (bien loué ou occupé).

Votre avocat vous précisera les spécificités de chacune de ces situations.

Pour autant, malgré ce qui est indiqué ci-dessus, il est toujours possible qu’une personne forme une surenchère.

Surenchère

Une surenchère est possible dans un délai de 10 jours à compter de l’audience d’adjudication.

Cette surenchère doit être au moins 10% supérieure au prix final d’adjudication.

C’est ce que l’on appelle la « surenchère du dixième ».

Cette démarche de surenchère doit être réalisée par un avocat dans le délai imparti puis être dénoncée aux différentes parties à la procédure.

Une fois la surenchère réalisée, il n’est plus possible de se rétracter. Le Tribunal fixe une nouvelle audience d’adjudication dans un délai de 2 à 4 mois suivant la déclaration de surenchère.

Sur le déroulé de cette audience, il est identique à celui d’une adjudication classique.

Cependant, à l’issue de cette audience, il ne sera plus possible de former une nouvelle surenchère.

Frais à prévoir

Outre le prix d’adjudication, d’autres frais seront à acquitter par l’adjudicataire.

Il s’agit de :

  • Frais taxés (correspondant aux frais de procédure exposés par l’avocat poursuivant),
  • Emoluments de vente, dus aux avocats (du vendeur et de l’acquéreur) : il s’agit d’un pourcentage calculé sur la base du prix de vente, selon des tranches, déterminées par les articles A.444-191 et A.444-102 du Code de commerce, reproduits ci-dessous :
TRANCHES D’ASSIETTETAUX APPLICABLE
De 0 à 6.500€7,256%
De 6.500€ à 17.000€2,993%
De 17.000€ à 60.000€1,995%
Plus de 60.000€1,497%

Cet émolument proportionnel revient aux ¾ à l’avocat du créancier poursuivant et le ¼ restant à l’avocat de l’adjudicataire.

  • Droits d’enregistrement au Trésor Public: une fois le titre de propriété établi par le greffe du Tribunal, il est transmis au Trésor Public pour enregistrement. C’est à cette occasion qu’il sera demandé le règlement des droits de mutation. Le montant des droits de mutation peut varier selon la typologie du bien acquis. Pour information, l’hypothèse la plus répandue est la suivante :

Adjudication d’un immeuble ancien :

  • Droit d’enregistrement : 4,50% du prix d’adjudication,
  • Taxe additionnelle au droit d’enregistrement : 1,20% du prix d’adjudication,
  • Prélèvement pour frais d’assiette et de recouvrement : 2,37% calculé sur le montant du droit d’enregistrement.

L’adjudicataire sera donc redevable du paiement de la somme de ces trois montants.

  • Frais de publication à la publicité foncière: ces frais sont de 0.10% du prix d’adjudication auxquels s’ajoutent les frais de la demande de renseignements hypothécaires permettant de s’assurer de la bonne publication du jugement (12/14€).

Il est indispensable de prendre en considération ces frais dans la détermination de votre budget. Votre avocat vous conseille et vous oriente à ce sujet.

Conséquences défaillance/retard paiement prix / frais

L’avocat de l’adjudicataire justifie auprès de l’avocat poursuivant, du Séquestre et du Tribunal du règlement des sommes dues par son client (frais et émoluments, paiement complet du prix).

Le prix de vente, les frais taxés et les émoluments doivent être payés dans un délai de 2 mois suivant l’audience d’adjudication.

En pratique, il est conseillé d’attendre l’expiration du délai de surenchère (10 jours) et de préemption (1 mois) pour procéder au paiement de ces sommes (qui doit donc intervenir entre 1 et 2 mois après l’audience).

Si le paiement n’intervient pas dans ce délai, vous vous exposez à des pénalités financières, voire, à une réitération des enchères.

Pour le paiement des droits d’enregistrement au Trésor Public, ceux-ci doivent être réglés dans le mois suivant le courrier de demande.

En cas de défaillance dans le paiement de ces différentes sommes :

  • Passé un délai de 2 mois, vous devenez redevable de ces sommes, augmentées des intérêts au taux légal.
  • Passé un nouveau délai de 2 mois (soit 4 mois après l’audience d’adjudication), ce taux d’intérêt est majoré de 5 points.

A cet égard, il est précisé que le taux d’intérêt qui trouvera à s’appliquer sera le taux applicable entre particuliers.

En effet, le créancier de ces sommes n’est pas le créancier poursuivant la procédure mais le propriétaire saisi.

Pour exemple, en octobre 2024, ce taux est de 8,16%. Majoré de 5 points, il est alors de 13,16%.

Il est donc indispensable de faire le nécessaire pour pouvoir payer les sommes dues dans le délai imparti, au risque de voir l’addition s’alourdir considérablement.

Passé le délai de 2 mois, le créancier poursuivant peut engager une procédure de réitération des enchères, conformément aux dispositions des articles R.322-56 et R.322-66 et suivants du Code des procédures civiles d’exécution.

Dans cette hypothèse, l’adjudicataire défaillant reste redevable des frais taxés de la première vente, des intérêts au taux légal sur le montant de son adjudication jusqu’à la nouvelle vente.

Toutes les sommes payées ou séquestrées sont perdues.

En outre, dans l’hypothèse où le bien est adjugé à un montant moindre que lors de la 1ère vente, le 1er adjudicataire défaillant, reste redevable de la différence entre les 2 montants d’adjudication.

Occupation du bien

Si le bien est occupé par le propriétaire saisi : le jugement d’adjudication vaut titre d’expulsion à son encontre.

Cela signifie qu’il doit quitter le bien dès l’adjudication.

S’il ne le fait pas, il pourra être expulsé, sans qu’il soit besoin d’obtenir une nouvelle décision de justice en ce sens.

Pour autant, la procédure d’expulsion se déroule classiquement, à savoir : délivrance d’un commandement de quitter les lieux, recours possible de la force publique, application de la trêve hivernale.

Si le bien est occupé par un locataire : si le bail est valable, celui-ci va se poursuivre. L’adjudicataire percevra alors les loyers. Il pourra délivrer un congé pour reprise personnelle, dans les conditions classiques, c’est-à-dire au plus tard 6 mois avant l’échéance du bail.

Si le bien est occupé par un squatteur, le jugement d’adjudication ne vaut pas titre d’expulsion à son encontre. Dans ces conditions, deux procédures peuvent être mises en œuvre : soit une procédure administrative auprès de la Préfecture nécessitant un dépôt de plainte préalable et un constat de l’occupation du bien (constat de commissaire de justice, d’un officier de police judiciaire ou du maire), soit une procédure judiciaire en référé auprès du juge des contentieux de la protection.

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MAITRE MARGAUX THIRION

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